Webinaire « Démocratie alimentaire » – 05/04/2024

Synthèse du webinaire « Démocratie alimentaire » organisé par Terres en villes. 

Avec 62 participants, ce webinaire était exceptionnellement ouvert à tous mais fidèle à l’esprit Terres en villes : créateurs de liens entre acteurs et avec les sciences sociales.

 

1. PARTAGES D’EXPERIENCES

« Prendre le temps de mettre tout le monde autour de la table » – Cléa Blanchard présente le Conseil local de l’alimentation (CLA) du PAT du Syndicat Mixte du Pays des Châteaux. « Il faut du temps pour que 200 personnes prennent l’habitude de travailler ensemble ». Ces acteurs se réunissent depuis 2019 et se répartissent en 9 collèges. « Pour réunir des acteurs très différents, rien de mieux qu’un projet concret » sur un projet : le CLA a permis à la Chambre d’agriculture du Loir et Cher, l’ADEAR et au GAB de travailler ensemble sur le diagnostic ClimAgri. « Accompagner plutôt que faire soi-même » : l’association Parmentier a pris son origine dans le CLA

LA question : comment contribuer au maintien dans le temps de la participation des acteurs consultés ?

« Rendre autonome les personnes dans leur pratique alimentaire » – Pour Camille Debacker, c’est l’objectif principal du projet PARMENTIER, association de circuit court solidaire créée en 2023 sur la base d’un constat : l’aide alimentaire propose des produits trop médiocres aux bénéficiaires .

  • Logistique, sensibilisation : travailler avec les organismes existants pour ne pas recréer une énième structure
  • Cuisiner les légumes oubliés, ça se réapprend : il ne suffit pas de fournir, il faut aussi accompagner
  • Soutenir les filières locales en s’assurant que les produits sont achetés au juste prix

Oriane Marcadet rappelle l’axe du PAT « Approvisionner en produits frais et locaux les associations d’aide alimentaire », fondé sur un diagnostic réalisé conjointement avec les structures sociales (CIAS, CD 41).

« Les freins sont aussi socio-culturels. C’est ce qu’il faut travailler ! » – C’est le propos de Raphaëlle DELPORTE de BIO EN HAUTS-DE-FRANCE, qui porte depuis 2018 le projet d’accessibilité à une alimentation pour tous. Le projet est financé par le PNA et Mieux manger pour tous. Le plus ? Un Fonds de dotation permettant de recevoir des financements participatifs défiscalisés.

Frein économique : Le Département du Nord prend en charge 50% du coût des paniers bio proposé aux publics.

Frein géographique : livraison dans les quartiers Politique de la ville.

Freins socio-culturels : visite d’une ferme, spectacle aux familles sur l’histoire de l’alimentation, voilà comment chasser l’idée « le bio, ce n’est pas pour moi ».

Elargir les bénéficiaires : toucher des travailleurs pauvres ou des retraités en ouvrant au-delà des minima sociaux (QF de 1200 €). Plus de 800 foyers touchés, dont 150 grâce au fond de dotation.

les acteurs : Réseau Cocagne et AMAP, afin de mutualiser les ressources, les expériences et les compétences.

Un débouché au bio en crise : 11 tonnes de légumes achetés en 2023.

« Comment l’ensemble des acteurs des systèmes alimentaires reprennent le pouvoir sur leur alimentation ? »C’est la question du grand témoin, Julien Noël, chercheur en géographie sociale à l’Université d’Angers, pour qui la question de la démocratie alimentaire remonte à celle du  » pouvoir d’agir » (Elodie Bonnafous).
« Une partie de public n’est pas bien identifié : les travailleurs pauvres, les étudiants notamment ».

« La place des agriculteurs est à mettre en évidence, on ressent une déconnexion des mondes productifs et de la solidarité ».

« La forme des groupements d’achats, les tiers-lieux nourriciers sont des signaux faibles d’un élargissement du cercle des acteurs ».

 

2. ETUDE SUR LES PRATIQUES DE DEMOCRATIE ALIMENTAIRE DANS LES PAT

Alioune Badara DABO, Responsable scientifique de Terres en villes, présente les résultats de son étude, réalisée grâce au soutien financier de Fondation Daniel et Nina Carasso.

Qui ? Un échantillon élargi de 29 territoires de Belle-Ile à Lyon, un autre restreint à 10 territoires dont MEAD Mouans-Sartoux.

Les conclusions ? Un gradient d’implication des populations dans les PAT, plus un PAT est mature, plus il a des chances d’activer des dispositifs de démocratie alimentaire. La coopération territoriale pour fédérer un nombre important de producteurs et garantir un approvisionnement constant. Le lien, pas évident, entre production, aide alimentaire et mise en capacité des habitants

L’intégralité de l’étude : TEV_Etude_Democratie_Alimentaire_Dec2023.pdf

Ressources :