Congrès des maires : François Beaupère, co-président, sur le plateau

Le menu et l’addition : c’était le titre de l’Atelier du 105e congrès des maires auquel Terres en villes participait le 22 novembre à l’invitation de Maider Arrostéguy et de Gilles Pérole, co-présidents du groupe de travail @association des maires de France.

D’après l’enquête AMF de 2022, 60% des cantines scolaires municipales sont en régie : un pouvoir d’agir qui ne s’active que si cuisiniers, directrices de cuisine et élus s’engagent.

Gilles Pérole, maire de Mouans-Sartoux : « je suis allé chercher 20 centimes dans la poubelle ». Avec une approche progressive de réduction du gaspillage qui a permis de le réduire à 30 grammes par assiette, Mouans-Sartoux a réussi à rationaliser son approvisionnement.

« Les PAT communaux, ce sont les PAT les plus proches des habitants », insiste-t-il lorsqu’on lui parle de l’échelle des PAT. D’après une enquête, à Mouans-Sartoux, 71% des habitants déclarent avoir changé leurs pratiques alimentaires récemment.

Emmanuel Gazel, maire de Millau, affiche l’ambition d’aller vers le 100% bio dans les cantines scolaires. A ce jour, la ville est à 61% de produits certifiés Ecocert. Elle détaille un bénéfice méconnu de l’approvisionnement local : la modération de la hausse des prix d’achat dans la période inflationniste : les producteurs locaux ont serré le prix pour approvisionner les cantines de leurs enfants.

Un PAT et des hélicos ? C’est le témoignage décoiffant de Suzanne Boucher, élue de l’île de la Réunion, lorsqu’elle évoque le PAT du cirque de Mafaté.

François Beaupère, co-président, présente Terres en villes, né du besoin de partage entre chambres d’agricultures et intercommunalités sur le sujet délicat du foncier dans les années 2000, années d’étalement urbain intense. « Aujourd’hui, la plupart de nos réflexions partent de l’alimentation pour venir vers l’agriculture » témoigne-t-il en tant qu’agriculteur impliqué dans un PAT.

Comment préserver la vocation alimentaire du foncier autour des grandes villes ? Il évoque l’outil de la contractualisation comme à Angers Loire Métropole, de la régie comme à Toulouse métropole.

La proximité alimentaire ? La réponse n’est pas univoque. Pour les produits primaires, « c’est la commune ». C’est aussi les filières économiques longues. « Je préfère que l’on achète mon poulet à 70 km qu’un poulet importé ». Cela passera par l’amélioration de la logistique alimentaire de proximité car sans optimisation, elle est moins économe en CO2 qu’une filière longue.

Un plaidoyer européen

Gilles Pérole réclame qu’au niveau européen, la réglementation change en matière d’achat local. C’est une aberration de vouloir relocaliser la production alimentaire et de ne pas le permettre juridiquement. « Vous achetez ce que vous voulez, mais pas comme vous voulez », répond le juge du tribunal de Melun à Maxime Cordier, vice-président d’AGORES. Un chantier pour 2024 et au-delà.